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Imagerie artistique de la Maison Quantin

Partie d'une page nommée "Le portrait de Médor" de Ferdinand Fau, où l'on voit un chien retenu sur une chaise pendant qu'un peintre en fait la peinture pour les bourgeois propriétaires du chien.

Le Musée de la bande dessinée a acquis en 2002 un fonds de dossiers d'impressions renfermant les étapes de fabrication d'images populaires, publiées par la Maison Quantin entre 1885 et 1905. Ces images en feuilles, ancêtres de la bande dessinée moderne, sont des histoires graphiques accompagnées d'un texte sous-jacent. Vous découvrirez sur ce site l'intégralité des planches de ce fonds.

La Maison Quantin

Fondée en 1876 par Albert Quantin (1850-1930), l'imprimerie-librairie qui porte son nom joue un rôle majeur et encore peu connu dans le renouvellement des traditionnelles images populaires (dont les fameuses images d'Epinal), comme dans l'avènement d'une littérature à destination des plus jeunes.

Se consacrant d'abord aux travaux d'imprimerie, Quantin reprend le fonds réputé de la maison d'édition de Jules Claye, dont il agrandit la fabrique située rue Saint-Benoît à Paris. Grâce à l'achat d'un matériel d'impression moderne, il devient le spécialiste du livre d'art et des ouvrages illustrés de luxe. Rapidement, son ambition le pousse à enrichir son activité de la fonction d'éditeur, métier qui connaît alors une formidable expansion. Le catalogue de la Maison Quantin fait ainsi une large place au livre à images, qu'il s'agisse de beaux volumes illustrés attachés aux domaines des beaux-arts et de la littérature ou de la collection d'albums pour la jeunesse, qu'il lance en 1885. Sous le titre d'Encyclopédie enfantine, cette collection introduit l'éditeur parisien dans le domaine du livre pour enfants qui se développe considérablement en cette fin de XIXe siècle. Son entrée dans l'édition enfantine s'accompagne, au regard des productions existantes dans le domaine, d'une volonté affichée de modernisation passant par la qualité artistique et littéraire d' « ouvrages faits dans le double but de plaire et d'instruire ».
 

L'imagerie artistique

Le même objectif préside à la réalisation des images populaires réunies sous le titre d'Imagerie artistique, qu'Albert Quantin annonce en 1886. Constituée de planches au format 28 cm par 38 cm, cette publication est présentée comme « une collection d'images à un sou, d'un genre entièrement nouveau, humoristique et enfantin tout à la fois ». Adressées à un public jeune et familial, les feuilles de l'Imagerie développent des récits graphiques aux sujets et aux compositions beaucoup plus variés et modernes que ceux traités jusqu'alors par l'imagerie populaire. Ce renouvellement est rendu possible grâce à l'emploi de dessinateurs issus de la presse parisienne, dont les styles et les sources d'inspiration sont chargés, comme l'indique une réclame publiée dans le Figaro, de « remplacer les vieux sujets grossièrement enluminés qui ont fait la joie de nos pères ». Publiées au rythme d'une série de vingt planches par an, les feuilles de l'Imagerie tiennent les exigences artistiques qu'Albert Quantin place en elles, grâce au procédé moderne de la chromotypographie - qualité chromatique et bon marché sont enfin réconciliés.
 

Le « fonds Quantin »

Acquis par le Musée de la bande dessinée en 2002, le « fonds Quantin » se compose de 240 dossiers d'impression renfermant les étapes successives de la fabrication des feuilles de l'Imagerie : scénario manuscrit, planche originale, mise en couleur à l'aquarelle, impression noir et blanc, sélections couleurs, tirages en quadrichromie et image imprimée définitive. De contenus variés, ces dossiers laissent découvrir les arcanes de planches au succès et à la popularité considérables au XIXe siècle. Sur les 21 séries publiées de 1886 à 1917, 13 sont conservées dans le fonds ; souvent incomplètes, elles subissent des coupes dans leur numérotation. Si le fonds ne contient pas la totalité de la collection, il permet néanmoins d'apprécier le talent d'environ 75 dessinateurs. La consultation de ce fonds donne ainsi la possibilité de découvrir des planches signées Benjamin Rabier, Christophe, Job, Caran d'Ache, Raymond de la Nézière ou encore Félix Lacaille.

Souhaitant donner une forme plus pérenne à ces images en feuilles, Albert Quantin réunit certaines séries en albums ou en recueils. Un dossier contenu dans le fonds est ainsi constitué de planches servant à l'impression de la couverture d'un album intitulé Images Enfantines, regroupant la série n°12 et publié en 1894.

À la suite de l'Imagerie artistique, sont également présentées des planches relevant d'une série tirée à part, appelée Les Images des connaissances utiles et probablement publiée dans les années 1887 et 1888.


Voir les deux dossiers documentaires en ligne :
 -  L'imagerie artistique de la Maison Quantin
 -  La vocation artistique de l'imagerie Quantin

 

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